"C'est l'intérêt général qui prévaut"

23 janvier 2017

Avant le coup d’envoi de l’édition 2017 le 14 février, retour avec Thomas Scuderi sur les grandes tendances que dessine le budget participatif.

Après maintenant trois éditions du budget participatif, remarquez-vous, au fil des ans, une certaine continuité dans les projets ?

Thomas Scuderi, adjoint au maire chargé de la démocratie participative  Déjà, l’intérêt des habitants pour cette opération progresse continuellement, puisque les propositions formulées sont à chaque fois plus nombreuses. Je note une évolution dans l’approche de l’espace public par les habitants : le triptyque citoyens – techniciens – élus donne de plus en plus lieu à une conjonction des attentes et des compréhensions. L’expertise d’usage des habitants est de plus en plus proche de l’expertise technique des agents municipaux. Pour le dire autrement, c’est vraiment l’intérêt général qui prévaut.

Cela n’était pas le cas précédemment ?

Disons que la première édition privilégiait la proximité immédiate, l’intérêt particulier. Il y aujourd’hui une approche plus générale : on ne propose quasiment plus rien pour le pas de sa porte, mais pour le parc situé au bout de la rue. Sur 808 propositions, en 2016, 10 seulement ont été identifiées comme relevant d’un intérêt particulier : c’est dérisoire et sûrement inévitable. Les Messins ont donc bien compris le sens du dispositif et font preuve d’intérêt collectif. Après les boîtes à livres, ils proposent des boîtes à dons : beaucoup d’idées vont dans le sens du partage et de la solidarité : là aussi, nous sommes bien dans le champ de l’intérêt général.

Manifestent-ils également une forme de cohérence dans l’ordre des priorités ?

Oui, et je cite deux exemples pour le démontrer. Le premier concerne le parc Gloucester, à Borny, dont l’accès a d’abord été sécurisé : à présent, les habitants formulent des propositions pour son aménagement intérieur. Le deuxième exemple, c’est Vallières : les habitants ont d’abord souhaité y tracer des sentiers de promenade et, ensuite, ils ont demandé la passerelle qui permet de les relier.

Cadre de vie et partage de l’espace public concentrent la plupart des propositions : de quoi est-ce le signe ?

Les Messins sont attachés à leur cadre de vie, hors du commun pour une ville de cette taille, et ils manifestent donc à travers le budget participatif le besoin de l’entretenir. Ils semblent aussi fidèles à la tradition locale de l’écologie urbaine en demandant des sites de compostage collectif au pied des immeubles, des jardins à partager avec leurs voisins… Il faut aussi relever le nombre important de projets intergénérationnels, comme les espaces de fitness qui s’adressent vraiment à un large public, sans limite d’âge.

Les habitants pourront formuler de nouvelles propositions à partir du 14 février prochain : qu’attendez-vous de ce millésime 2017 ?

La poursuite des dynamiques collectives encouragées par le budget participatif : loin de s’essouffler, le dispositif monte en puissance avec de plus en plus d’idées déposées à plusieurs : entre voisins, entre habitants d’un même quartier. Et je suis sûr que les Messins nous réservent encore de belles surprises !

Des idées qui rapprochent !

À l’image de la passerelle enjambant le ruisseau de Vallières, installée début décembre et permettant désormais de relier facilement plusieurs endroits prisés des riverains, le budget participatif offre aux habitants la possibilité de suggérer  des projets d’intérêt général améliorant leur cadre de vie. Les propositions retenues fin 2016 vont à leur tour entrer dans une phase de réalisation : en attendant, les pages qui suivent proposent un tour d’horizon représentatif de cette nouvelle édition. La prochaine, celle de l’année 2017, va bientôt démarrer : rendez-vous en effet le 14 février, sur metz.fr