TCRM-Blida, l’atout du jeu vidéo
TCRM-Blida, l’atout du jeu vidéo
14 novembre 2016
D’abord perçu comme une distraction, le jeu vidéo est aussi une activité culturelle et économique aux retombées considérables. Metz abrite de nombreuses initiatives dans ce domaine. Leur adresse principale : TCRM-Blida.
Le jeu vidéo en réseau a ses adeptes, amateurs de confrontations en ligne, en temps réel, à distance. À Metz, depuis quelques mois, c’est le jeu vidéo en tant qu’activité économique qui s’organise en réseau, et ce regroupement professionnel porte un nom, en anglais de rigueur évidemment : East Games. C’est Thomas Altenburger, 31 ans, du studio de création Flying Oak, qui préside ce « cluster » des jeux de l’Est. « Nous l’avons lancé en mars 2016, sous l’impulsion de TCRM-Blida, et avec nous tous, ici, qui travaillons dans le jeu vidéo. Jusqu’en 2012, le secteur s’apparentait à un no man’s land ; en tout cas, les initiatives étaient clairsemées et inorganisées. Du coup, on a constaté un exode des talents auquel il fallait mettre fin en encourageant la possibilité d’entreprendre ici. En travaillant dans cette industrie, ici, nous nous sommes dit qu'il y avait quelque chose à faire, à condition de se fédérer. TCRM-Blida nous a aidés à sensibiliser les pouvoirs publics. »
Travail, industrie, entreprendre, fédérer : le vocable ici associé au jeu vidéo bouscule les clichés. Et si elle suscite éventuellement des sourires chez les parfaits béotiens qui n’appréhendent le jeu vidéo que sous l’angle de la distraction et même, parfois, d’une distraction brute sinon abrutissante, cette association de mots colle pourtant fidèlement à la réalité révélée chaque année par le baromètre du jeu vidéo proposé par le SNJV, le Syndicat national du jeu vidéo. Le dernier en date révèle ainsi que 800 emplois auront été créés, en 2016, en France, dans ce secteur qui recense 57 % d’entreprises de moins de 5 ans. On y a apprend également que plus de 83 % des entrepreneurs sont confiants dans l’avenir de leur société, un optimisme appréciable par les temps qui courent, et que la France est considérée comme le pays le plus attractif dans ce domaine, derrière les États-Unis et le Canada. Dans l’industrie du divertissement, en termes de chiffres d’affaires, le jeu vidéo occupe la deuxième marche du podium, derrière le livre, et devant le cinéma.
« Des entrepreneurs comme les autres ! »
« L’image publique du jeu vidéo est en train d’évoluer, ajoute Thomas Altenburger, et nous sommes de plus en plus écoutés. Autrefois, auprès des investisseurs potentiels, nous avions une réputation de saltimbanques, peu fiables et pas sérieux. Mais nous sommes des entrepreneurs comme les autres qui, chaque matin, se lèvent avant 7 h pour aller travailler. »
Sous le même toit que les artisans créateurs et développeurs, Florian Henn, 26 ans, œuvre lui avec Mamytwink dans l’actualité et la critique des jeux Blizzard et World of Warcraft : ses vidéos enregistrent en moyenne 2 millions de vues par mois et sa chaîne YouTube compte aujourd’hui plus de 220 000 abonnés, contre 30 000 début 2015 ! « Nous devons faire preuve de pédagogie pour expliquer notre modèle économique, qui repose pour l’essentiel sur la publicité diffusée sur notre site. Mais nous grandissons réellement et nous allons étendre nos activités : aujourd’hui, nous sommes trois à travailler à temps plein et, en 2017, nous avons prévu de recruter un rédacteur et un développeur web. » Ce qui permet à Florian Henn de synthétiser le rôle de TCRM-Blida : « C’est un incubateur qui aide à se lancer puis à grandir, un tremplin pour créer des emplois. » « Un facilitateur, ajoute Thomas Altenburger, qui permet d’avancer ensemble. » Dernière illustration en date, très concrète : fin octobre, c’est avec l’aide financière de TCRM-Blida que le cluster messin a pu louer un espace dans les allées de la Paris Games Week, permettant par exemple à Flying Oak de présenter au nombreux public de cet immense salon un jeu entièrement conçu et développé à Metz, en deux ans : Neuro Vaider, qui a en quelques semaines conquis les États-Unis, mais aussi la Chine et la Russie.
« Le bénéfice global d’une installation ici n’est pas forcément facile à matérialiser, même si les loyers modérés constituent déjà quelque chose d’appréciable, reprend Florian Henn. Par exemple, les visites d’élus, d’associations, de partenaires économiques favorisent la mise en relation et le business. » « Il y a aussi, entre nous, beaucoup d’émulation et de collaboration, complète Thomas Altenburger, titulaire d’un doctorat en design de l’interaction. Les portes s’ouvrent facilement, celles des ateliers de sérigraphie par exemple. »
Ce fonctionnement s’ajuste parfaitement à celui des entreprises qui occupent les lieux et représentent déjà une quinzaine d’emplois : « Dans le jeu vidéo indépendant, précise Thomas Altenburger, nous avons vocation à développer un écosystème basé sur la création artistique, la création de contenus, l’événementiel. C’est une industrie comme une autre, qui créé des produits, les vend, cherche des financements : nous sommes là pour en vivre ! » « Il est parfois encore difficile d’être pris au sérieux, estime Julien Aubrée, qui a rejoint Florian Henn chez Mamytwink, car notre travail se trouve aussi être notre passion. » Qu’il se rassure : ce regard est en train de changer sous les projecteurs de TCRM-Blida.
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