Mercredi 27 novembre, Metz & Moi proposait à ses inscrits de visiter le conservatoire Gabriel Pierné de Metz Métropole. Haut lieu d'enseignement artistique avec à son bord 1500 élèves et 100 professeurs, il est également un lieu énigmatique chargé d'histoire. Retour sur une visite pleine de vie, grouillant d'activités et d'art à l'état pur.

The show must go on

Le circuit de la visite a permis à la vingtaine de participants présents une immersion totale au sein des trois disciplines enseignées au conservatoire : théâtre, musique (instrument / chant) et danse. Véritable spectacle en plusieurs actes, la découverte débute par le département théâtre où les visiteurs ont eu l'occasion d'observer des apprentis acteurs en plein exercice d'improvisation (sorte d'échauffement au cours qui a pour but d'aider chaque élève à être en phase avec ses émotions et son corps). 
Le département musique offre plusieurs instants de grâce, laissant une belle place à l'émerveillement et à la poésie : moment de douceur avec la démonstration de l'orchestre Cordissimo, orchestre d'instruments à cordes frottées (contrebasse, violoncelle, violon…), moment d'émotion avec le chœur de jeunes interprétant la chanson Comme Verlaine et en guise de bouquet final, moment à couper le souffle avec l'orchestre d'harmonie, en pleine répétition pour son concert du 8 décembre à l'Arsenal, jouant de toute sa puissance une pièce japonaise. L'entrée dans les salles de répétition est également l'occasion de découvrir l'impressionnant parc instrumental du conservatoire mis à disposition des élèves, notamment pour les instruments à percussions: des plus communs, batterie, timbales, maracas, aux plus insolites, vibraphone, marimba ou encore gongs. Avec le département danse, les participants ont pu assister, en exclusivité, à un cours de pointe en danse classique, savant mélange entre élégance et discipline.

Secrets d'histoire

S'il est aujourd'hui un lieu de rayonnement culturel, la première fonction du conservatoire était davantage tournée vers la religion, comme l'explique la guide à son auditoire. En effet, historiquement, ancien couvent du Bon Pasteur, le bâtiment, géré par des sœurs, abritait des jeunes filles, souvent exclues de leurs familles et considérées comme "perverties". Les pensionnaires étaient d'ailleurs regroupées selon leur degré de "perversion" et les traitements pouvaient être d'une extrême dureté, en témoigne l'existence d'un cachot (dont l'emplacement n'a toutefois jamais pu être débusqué lors des travaux de rénovation). C'est en 1969 que l'édifice acquiert la fonction qu'on lui connaît après son rachat par la Ville. Il fut nommé Gabriel Pierné, en hommage au compositeur messin récompensé notamment par le prix de Rome.
Malgré le poids des années, l'empreinte historique plane au détour de certaines salles et le passé religieux ressurgit sous diverses formes : vitraux dans le bureau du directeur (ancienne chapelle du couvent), cloître extérieur conservé de manière exceptionnelle, hôtel religieux dans une salle de pause, etc. Les vestiges de l'histoire se dévoilent aussi par petites touches, à l'image de cet imposant escalier en bois d'origine, datant du 19^e siècle, que les visiteurs ont eu le privilège de descendre, car son accès est habituellement fermé au grand public (à l'exception de la Nuit du Conservatoire fin janvier).  À retenir également, le passage à la bibliothèque, ouverte au public, dans laquelle les amateurs d'art trouveront trésors scientifiques et ouvrages sur les disciplines proposées au conservatoire.

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