Depuis plusieurs années à l’échelle nationale, un manque de conducteurs de bus est observé, ce qui a conduit à inscrire cette catégorie d’emplois dans la liste des métiers en tension. Les effets de la crise COVID qui ont perturbé l’organisation des formations dans la durée, l’augmentation des départs en retraite liée à la structure de la pyramide des âges, et la concurrence des métiers de la logistique sont à l’origine des tensions sur ce secteur de l’emploi. Dans ce contexte, le Nord Lorrain, et la Moselle en particulier, sont particulièrement concernés par le phénomène croissant du travail frontalier Luxembourgeois.

Avec plus de 120 000 actifs qui actuellement exercent leur activité professionnelle quotidiennement de l’autre côté de la frontière et des perspectives de 150 000 travailleurs frontaliers à l’échéance 2030, les enjeux sont structurants pour les territoires concernés, notamment en termes d’organisation de la mobilité.

C’est pourquoi les acteurs publics français soutiennent la réalisation des projets tels que l’A31 bis ou du Réseau Express Métropolitain Metz-Luxembourg, qui doivent chacun contribuer à l’amélioration des conditions de transport des actifs frontaliers.

Le développement de l’emploi frontalier constitue de formidables opportunités pour l’évolution de la carrière des salariés, ainsi qu’un atout indéniable pour l’attractivité et le développement de nos territoires. Cependant, pour les métiers en tension, cette attractivité constitue un risque pour la continuité de certains services publics, notamment ceux des transports urbains et interurbains.

Ainsi, le développement de l’attractivité des réseaux de transport luxembourgeois s’est traduit par une augmentation importante de la fréquentation par les usagers, et a conduit au renforcement de l’offre de transport, notamment de l’offre routière. Dans le cadre du développement de l’offre de transport sur le territoire Luxembourgeois, l’attractivité des métiers de la conduite offerts par les entreprises luxembourgeoises a eu pour conséquence une vague de démissions durant l’été 2023 des conducteurs des entreprises de transport sur le territoire de la Moselle.

Cette vague de démissions, non prévisible et conjuguée à l’application du droit local en termes de durée de préavis aura nécessairement des conséquences sur l’organisation des réseaux de transports publics Citéline et Le Met’ dès la rentrée scolaire de septembre 2023. Ainsi, malgré les efforts conséquents engagés par les acteurs français pour promouvoir les métiers de la conduite et mener des campagnes actives de recrutement, des Plans de Transports Adaptés (PTA) devront être mis en place pour tenir compte de la pénurie de conducteurs au sein des entreprises assurant les services publics de transports pour le compte des autorités organisatrices de la mobilité en Moselle.

Ces Plans de Transport Adaptés feront l’objet d’une communication spécifique par les exploitants des réseaux de transports auprès des usagers.

Dans ce contexte, le Pôle Métropolitain Frontalier du Nord Lorrain et l’Eurométropole de Metz invitent les Etats Français et Luxembourgeois à inscrire prioritairement ce sujet au programme des travaux qui sont menés dans le cadre des travaux de la Conférence Intergouvernementale Franco-Luxembourgeoise, afin que des actions conjointes soient proposées pour améliorer durablement la situation.