Découvrez le lauréat du Prix d’Art Robert Schuman 2025

Découvrez le lauréat du Prix d’Art Robert Schuman 2025

18 novembre 2025

Le Prix d’art Robert Schuman est bien plus qu’une distinction : il est un manifeste. Depuis 1991, il incarne la vitalité artistique de la Grande Région et l’amitié qui unit nos quatre villes — Luxembourg, Sarrebruck, Trèves et Metz — à travers le réseau QuattroPole.

En accueillant l’édition 2025, Metz se place de nouveau au carrefour des regards, des pratiques et des talents. Trois lieux — l’Arsenal Jean-Marie Rausch, la galerie Octave Cowbell et l’École Supérieure d’Art de Lorraine de Metz — deviennent, du 13 novembre 2025 au 11 janvier 2026, les scènes d’une création contemporaine exigeante, portée par des commissaires et des artistes qui font dialoguer nos territoires au-delà des frontières.

À travers ce Prix, Metz réaffirme son rôle de ville européenne, ouverte, créative et hospitalière. Que cette exposition soit pour toutes et tous une invitation au partage, à la découverte et à l’émerveillement.

L'exposition composée d’une trentaine d’œuvres propose une diversité de propositions et de pratiques artistiques : du dessin à l’installation, en passant par la photographie, le son, la vidéo, la performance et la sculpture. Différentes générations se côtoient autour de techniques des plus classiques aux plus contemporaines. Antonin Jousse et Shabnam Ranimian, coordinateurs du Prix pour la Ville de Metz, souhaitaient faire de l’expérience de la visite une véritable aventure artistique et sensible. L’édition messine ouvre également la voie à des échanges avec le public par des temps performatifs et des discussions avec les artistes, curieux de confronter leur art à l'avis des visiteurs.

Comme chaque édition, l'évènement aboutit à la propulsion d'un artiste au rang international grâce au soutien important des villes du réseau QuattroPole marqué par une dotation financière de 10 000 euros répartie à parts égales entre celles-ci.

La Ville de Metz salue le travail d’Élia Biezunski, commissaire pour Metz, dont l’engagement et le regard aiguisé prolongent une histoire déjà riche, et remercie tous ses partenaires institutionnels et culturels qui ont rendu cette aventure possible.

Afin de nommer un lauréat, Chiara PARISI, Directrice du Centre Pompidou-Metz et Patricia COUVET, Directrice du centre d’art contemporain - la synagogue de Delme ont débattu aux côtés d'experts en art des villes partenaires : Vanessa CUM, Coordinatrice culturelle de la Ville de Luxembourg, Kamila KOLESNICZENKO, Historienne de l’art et rédactrice web – Sarrebruck, Simon SANTSCH, Directeur de l’European Art Academy – Trèves, Leo SCHEIDT – Curateur·ice et médiateur·ice culturel·le – Sarrebruck, Dr Bärbel SCHULTE – Assistante en recherche et directrice adjointe du musée Simeonstift de la Ville de Trèves et Fanny WEINQUIN – Historienne de l’art et commissaire d’exposition indépendante – Luxembourg

En présence d'acteurs artistiques de toute la Grande Région, la presse a assisté le 13 novembre 2025 à l'annonce officielle par l'Adjoint au Maire à la Culture et aux Cultes, du lauréat du Prix d'art Robert Schuman 2025 : "Ludovic LANDOLT" .

Verbatim du jury

« Après de longs débats et une forte hésitation entre plusieurs candidats, le jury a choisi un artiste qui représente ce territoire transfrontalier dans sa complexité.

Ses installations nous font voyager à travers divers époques, sujets et territoires. Ses formes et ses matières sont habitées et font appel à notre mémoire collective et historique, réveillent des émotions sonores profondes.

Ce prix récompense ainsi Ludovic Landolt pour sa recherche riche et multiple. »

Bio

Artiste franco-suisse né en 1993 à Metz, Ludovic Landolt vit et travaille entre Metz et Paris. Il étudie à l’École nationale d’art de Lorraine à Metz et à l’École des beaux-Arts de Nantes où il obtient son diplôme en 2014 après une année à l’Université du Québec à Montréal. Il complète sa formation à l’École nationale supérieure d’art et de Design de Nancy. Son travail visuel et sonore est notamment exposé, à l’Ircam Centre Pompidou, à la Kunsthalle de Trèves, et à KOMMET à Lyon qui lui consacre une exposition personnelle en 2019. Il reçoit plusieurs bourses et soutiens du CNAP et de l’ADAGP et bénéficie de résidences en France en Belgique et au Japon.

Texte extrait du catalogue de l’exposition

« Les œuvres visuelles et sonores de Ludovic Landolt se déploient sous forme d’installations, de happenings et de sculptures, conçues à partir du contexte du lieu d’exposition qu’elles investissent. À la façon du philosophe, poète et naturaliste américain Henry David Thoreau qui assurait « tirer satisfaction et inspiration des évènements les plus banals, des phénomènes quotidiens[1] », l’artiste détourne des objets ordinaires et invite les visiteurs à expérimenter des situations d’écoute inattendues. Il les investit d’une charge mémorielle, d’un potentiel sonore et méditatif insoupçonnés. Cloches d’église, moule à kouglof (retourné, muni d’un battant et transformé en cloche), douilles d’obus de la Seconde Guerre mondiale[2]… Ces symboles patrimoniaux sont exhumés pour leurs qualités musicales et visuelles, leur portée historique et leur dimension polysémique. 

Si ses recherches acoustiques se distinguent par une rigueur quasi scientifique et une matérialisation épurée, elles ne sont pas dénuées d’un soupçon d’absurde. Le plaisir enfantin d’explorer l’usage d’un matériau et d’élargir sa perception y transparaît clairement. 

Ces investigations auditives mènent également Ludovic vers des phénomènes rares, comme la sanukite, une roche volcanique japonaise réputée pour son exceptionnelle résonance produite par percussion. « Du point de vue psychoacoustique », explique-t-il, « (…) un certain sentiment océanique est souvent perçu par l’expérience d’écoute de ce type de sonorités (…).[3] » Roches et cloches sont toutes deux des « idiophones », c’est-à-dire des instruments dont les sons sont issus de leur propre matière, forme et taille. Leur simplicité et leur particularité orientent l’attention sur les propriétés intrinsèques de leurs composants, susceptibles d’ouvrir la réflexion sur leur potentiel de transformation et d’utilisation matérielle et immatérielle. »

[1] D.H. Thoreau, « Journal, 11 mars 1856 », extrait de Thoreau, Pensées sauvages, sélection de textes.

[2] Ce type de vestige, parfois gravé, est en effet relativement banal dans les vide-greniers lorrains.

[3] Ludovic Landolt, Dotation de recherche ADAGP 2024, Compte rendu 2/2.

 

Exposition du 13 novembre 2025 au 11 janvier 2026 à Metz 

  • Galerie de l'école Supérieure d'Art de Lorraine - 1, rue de la Citadelle
  • Galerie de l'Arsenal Jean-Marie Rausch / Cité musicale-Metz - 3, avenue Ney
  • Galerie Octave Cowbell - 4, rue du Change

Les artistes exposés :

Bruno Oliveira, Jil Lahr, Maïté Seimetz, Zoriana Tymtsiv, Tanoe Ackah, Camilla Cason, Ludovic Landolt, Œuvres sans artistes, Nazanin Hafez, Paulette Penje, Eric Schwarz, Christiane Wien, Christoph Dahlhausen, Marie-Luise Meister, Bettina Reichert et Leonard Schlöder

Les commissaires d'exposition :

Élia BIEZUNSKI I Metz, Liliana FRANCISCO & Steven CRUZ I Luxembourg, Shannon LUKA I Saarbrücken et Larissa WESP I Trier