Histoire de la ville

Située sur une colline au confluent de deux rivières (la Moselle et la Seille), et au carrefour de grandes voies de communication nord-sud et ouest-est, le site de Metz était favorable au développement de la cité et connaît des traces d'occupation dès 3000 avant Jésus-Christ.

Ville principale du peuple celte des Médiomatriques auquel elle doit son nom (Mediomatrices, puis Mettis, puis Metz). Elle devient une des plus importantes villes gallo-romaines. Son amphithéâtre, dont les vestiges sont enfouis à proximité du Centre Pompidou-Metz, passait pour le plus vaste des Gaules et pouvait accueillir 25000 spectateurs. Elle a gardé de cette époque des thermes (IIe siècle) visibles in situ au Musée de La Cour d'Or, ainsi qu'une grande partie de l'ensemble de Saint-Pierre-aux-Nonnains (IVe siècle)

Détruite par les Huns d'Attila en 451, capitale du royaume franc d'Austrasie elle fut le berceau des Carolingiens (saint Arnould, ancêtre de Charlemagne). Femme, sœurs et fils de Charlemagne furent inhumés à Metz, en Lotharingie. L'éclatement de l'empire de Charlemagne voit son intégration au Saint-Empire-Romain-Germanique. La ville est gouvernée par des évêques qui exercent des droits souverains.

Sa prospérité économique favorise l'émergence de la bourgeoisie. En 1234, les bourgeois s'émancipent de la tutelle de l'évêque et créent une république oligarchique dirigée par un collège d'échevins choisi parmi les Paraiges. Elle se couvre de nombreuses églises, cloîtres et abbayes, s'entoure de deux enceintes, au XIIIe siècle et au XVe siècle au-delà desquels s'étend un vignoble prospère. L'architecture civile est également riche (hôtel Saint-Livier, Hôtel de Heu, place Saint-Louis…).

La cathédrale Saint-Etienne, l'un des plus beaux vaisseaux gothiques d'Europe, témoigne de la grandeur artistique et de la prospérité de cette époque.
Pour l'aide qu'il a portée aux princes protestants allemands dans leur guerre contre l'empereur, le roi de France Henri II obtient la souveraineté sur les Trois Evêchés : Metz, Toul et Verdun. Il entre solennellement dans la cité en 1552. Défendue par le duc de Guise, elle résiste vaillamment à un siège de Charles Quint cette même année. Durant près d'un siècle, les privilèges locaux s'estompent et laissent place aux institutions royales. Le rattachement à la France ne sera légalisé par les traités de Westphalie qu'en 1648 seulement.

Metz devient alors une place forte militaire française, se couvre de casernes, accueille une garnison nombreuse. Une citadelle est construite au XVIe siècle. La ville se pare d'un dispositif défensif imaginé par Vauban au XVIIe et mis en œuvre par Cormontaigne au XVIIIe siècle. Parallèlement, sous l'impulsion du Maréchal de Belle-Isle, gouverneur de la cité, la ville s'embellit au XVIIIe siècle, s'aère de places et de promenades (place de la Comédie, place d'Armes, Esplanade), s'orne de bâtiments de style classique français (Hôtel de Ville, Théâtre, palais de Justice).

Un développement industriel prometteur (exposition universelle de 1861) et une vie culturelle en plein essor (Ecole de Metz) sont arrêtés par la guerre franco-allemande de 1870 et un nouveau siège qui se termine par la capitulation et l'annexion à l'Allemagne de 1871 à 1918. Metz conserve un rôle militaire essentiel en accueillant une garnison de 20000 hommes. L'annexion voit également une extension et un embellissement remarquables, sous l'impulsion de l'empereur Guillaume II. La ville se transforme, se libère de ses remparts, gagne de larges avenues, une gare stratégique, des bâtiments de style néo-roman, néo-gothique, néo-renaissance longtemps décriés par les Messins, mais dont l'architecture éclectique est aujourd'hui appréciée à sa juste valeur.

Rendue à la France le 19 décembre 1918, Metz subit une seconde annexion à l'Allemagne de 1940 à 1944 avant d'être libérée du 19 au 21 novembre 1944 par le XXème Corps américain de l'armée de Patton, commandé par le général Walker.

Depuis le rôle militaire de Metz s'est effacé devant les fonctions administratives, commerciales et culturelles. De nombreuses zones piétonnes se développent en centre-ville. Les édifices majeurs connaissent de vastes campagnes de restauration. Après s'être étendue, créant des zones industrielles, une Université, deux technopôles, des zones commerciales, elle se reconstruit sur elle-même par la requalification de riches industrielles, ferroviaires, hospitalières et militaires. Ainsi, Metz s'est enrichie de la première décentralisation d'un établissement culturel prestigieux, le Centre Pompidou-Metz, ouvert en 2010. Autour de ce navire-amiral du nouveau rayonnement messin, le quartier de l'Amphithéâtre propose notamment des logements, des espaces de bureaux et un centre commercial d'un nouveau genre, Muse, mais aussi entre autres le nouveau centre Metz Congrès – Robert Schuman.

Le nouvel équilibre de la métropole, son rayonnement au sein de la Grande Région, dans une dimension historique et culturelle partagée sous le label Arts & Tech et au cœur de la vallée européenne de l'énergie et des matériaux, inscrivent l'avenir de Metz bien au-delà de ses frontières.