Travaux sur le patrimoine

Afin de sauvegarder le patrimoine messin, des travaux de restauration sont réalisés dans différents édifices.

Basilique Saint-Vincent

Les premières traces de culte connues à l'emplacement de la basilique Saint-Vincent remontent au IXe siècle. S'y trouve alors un oratoire dédié à saint Vincent de Saragosse, saint patron des vignerons, nombreux dans le quartier.

La basilique possède d'importants vitraux réalisés aux XIXe et XXe siècles. Entre 1850 et 1866, les messins Laurent-Charles Maréchal et Charles-François Champigneulle réalisent plusieurs verrières. Entre 1880 et 1890, Maréchal collabore également avec Nicolas Coffetier pour réaliser le vitrail du transept sud, qui représente le Couronnement de la Vierge et qui s'inspire d'une œuvre de l'Italien Fra Angelico. Après les destructions de la Seconde guerre mondiale, Jean Henri Couturat réalise en 1952, dans la baie du transept nord, un condensé de la vie de la Vierge, de l'Annonciation à l'Assomption.

La basilique en quelques chiffres :

  • Hauteur de la nef : près de 23 m
  • Longueur de la nef : 67 m
  • Largeur de la nef : 23 m
  • Largeur du transept : 67 m

Église Notre-Dame

L'église Notre-Dame constitue un exemple de l'architecture de la Contre-Réforme, ce mouvement initié par la papauté pour affirmer le catholicisme face à la Réforme protestante. Elle est de style classique, qui se distingue par la sobriété de son ornementation et un retour aux formes antiques.

L'église possède des vitraux réalisés entre 1840 et 1846 par Laurent Charles Maréchal et son beau-frère Gugnon. Ils représentent le Christ accompagné des Apôtres Pierre, Jacques et Jean dans le chœur, les Pères de l'Église et les grands fondateurs dans la nef, et des scènes de la Vie de la Vierge dans le transept : la Visitation, l'Annonciation et la Nativité.

Afin de conserver cette richesse, les vitraux de l'église Notre-Dame ont été totalement restaurés, ainsi que les élévations extérieures de la nef et du chœur, lors d'un chantier entrepris de 2009 fin 2013. Il s'agissait de rénover les maçonneries, les pierres de taille ainsi que les vitraux et leurs protections afin de les restituer dans leurs états initiaux.

Église Saint-Eucaire

L'église Saint-Eucaire est un des fleurons de l'architecture médiévale messine de l'époque romane au gothique flamboyant. L'église est construite à proximité du rempart médiéval à l'emplacement d'une première église datée du Vème siècle. L'édifice actuel date du XIIème siècle.

L'originalité de l'église Saint-Eucaire repose dans son aspect composite, issu de plusieurs campagnes de travaux. L'imposant clocher carré du XIIème siècle témoigne encore de la construction romane. Haut de 33 mètres, il est le plus ancien clocher existant à Metz. Avant la Mutte de la cathédrale, c'était la grosse cloche de Saint-Eucaire qui faisait office de cloche communale (la "bancloche"), servant à rassembler les Messins.

La campagne de construction du XVème siècle a été menée avec une ambition certaine.

La construction des bras de transept, des chapelles, du porche Sud et du voûtement de la nef porte la marque du gothique tardif dit flamboyant. Le chœur de l'église Saint-Eucaire est orné de vitraux de Laurent-Charles Maréchal (1801-1887), chef de file de l'Ecole de Metz, et enfant de la paroisse. Ces vitraux sont datés de 1863. Les orgues, datées de 1902, ont été conçues par Cavaillé-Coll, facteur d'orgues célèbre, et ont fait l'objet d'une magnifique restauration de 2002 à 2006.

Église Saint-Martin

L'église Saint-Martin est mentionnée pour la première fois vers 850. Ce premier édifice a été érigé en remployant partiellement le rempart romain du IIIe siècle, dont on peut encore apercevoir les assises. De part et d'autre du portail d'entrée de l'église actuelle, des moellons de pierre blanche témoignent de cet édifice primitif.

L'église est reconstruite dans les premières décennies du XIIIe siècle. L'avant-nef (ou narthex) est érigée vers 1210-1220 dans le style roman. Il s'agit de l'une des dernières manifestations du style roman avant l'adoption du gothique. Le reste de l'église, construit dans les décennies suivantes, est de style gothique. La nef, réalisée vers 1220-1230, est l'un des rares témoignages en Lorraine du gothique primitif. En raison des caractéristiques de ce style, qui tend à élever les bâtiments vers le ciel, la nef est plus haute que l'avant-nef. Le chœur et le transept ont été construits au début du XVIe siècle, dans le style du gothique flamboyant. 
L'église Saint-Martin subit d'autres transformations au cours de son histoire, notamment au XIXe siècle. Tout d'abord, le bas-côté droit et le bras sud du transept sont amputés en 1817 pour percer la rue Lasalle. Une partie du transept et du chœur sont repris en 1878. Enfin, en 1887, l'architecte allemand Conrad Wahn réalise un nouveau clocher, de style néogothique. Le précédent avait été démoli en 1565, lors de la construction de la citadelle. Ce nouveau clocher est très décoré, il comporte notamment quatre statues d'angles représentant les Évangélistes, des fenêtres géminées ainsi qu'une balustrade.

À l'intérieur, les vitraux témoignent eux aussi des différentes périodes d'aménagement de l'édifice. Les baies du transept datent pour la plupart des XIVe, XVe et XVIe siècles. On peut notamment y observer, dans le bras nord, une Passion du Christ du milieu du XVe siècle. Dans le chœur, des verrières de Laurent Charles Maréchal et de Charles François Champigneulles, réalisés entre 1878 et 1881, sont consacrés à la vie de saint Martin. Mais l'église renferme également d'autres richesses. Le visiteur situé sous la croisée du transept ne manquera pas de lever les yeux afin d'apercevoir une somptueuse voûte en étoiles. L'édifice renferme également une sculpture gothique du XIVe siècle, située dans une niche du bras nord du transept. Elle représente la Nativité, lorsque la Vierge allaite l'Enfant Jésus. Dans ce côté de l'église, on peut enfin observer des écus polychromes aux armes des familles Baudoche et Le Gronnais (devenue de Gournay), grandes familles bourgeoises de Metz.

Enfin, l'église a conservé l'enclos de son cimetière, qui abrite aujourd'hui un jardin. Il permet d'avoir une belle vue sur l'extérieur de l'église Saint-Martin et de mieux en observer l'architecture.

Porte des Allemands

Le pittoresque quartier Outre-Seille est dominé par l'imposante Porte des Allemands. De tous les châteaux qui défendaient Metz, celui de la Porte des Allemands, à la fois pont et porte fortifiés, est le seul dont d'importants vestiges ont été conservés. Son nom lui vient de l'établissement d'un hôpital élevé vers 1230 par les chevaliers teutoniques ou Frères hospitaliers de Notre-Dame-des-Allemands. L'édifice est un véritable château fort dont la position stratégique est de première importance sur le front oriental de la défense messine. Côté ville, les deux tours au toit en poivrière marquent les  débuts de sa construction au début su XIIIème siècle. Côté campagne (aujourd'hui quartier de Bellecroix), les deux tours crénelées ont été édifiées au milieu du XVème siècle par Henry de Ranconval (qui édifia la flèche de la tour de la Mutte de la cathédrale).

Entre les deux s'étend une terrasse destinée à accueillir l'artillerie. Son imposante silhouette, ses puissants contreforts, ses voûtes sombres et ses noirs souterrains évoquent l'impressionnant châtelet du XVème siècle. Il est encore possible  de deviner l'emplacement du pont-levis et l'ouverture pour le passage des herses. Plus de trois siècles durant, la ville est restée repliée dans son enceinte médiévale, dont les vestiges sont encore visibles le long de la Seille. Elle compta jusqu'à 18 portes et 38 tours. Consolidée par Vauban et son élève Cormontaigne au XVIIIème siècle, elle demeure intacte jusqu'à son démantèlement sous l'Annexion.