« Nous sommes bien dans le réel »

5 février 2015

Grand Est Numérique, #GEN pour les intimes, veut fédérer les acteurs du numérique dans un but précis : favoriser la création d’emplois en Lorraine. « Quelque chose est en train de se passer », assure Frédéric Schnur, son président.

C’est qui ? C’est quoi ?

Entrepreneurs ou salariés, représentants de collectivités ou d’associations : Grand Est Numérique brasse aussi large que le numérique lui-même. Objectif ? « Devenir la fédération du numérique, comme il existe une fédération du bâtiment ou de la métallurgie, explique Frédéric Schnur, fondateur du média numérique toutmetz.com, et président de l’association. Cette volonté de fédérer les acteurs d’un jeune écosystème et les représentants de nouveaux métiers correspondait aussi à une demande des institutions de disposer d’un interlocuteur clairement identifi é et représentatif. » Deux ans après, fort d’une cinquantaine de membres, Grand Est Numérique rassemble chaque année à l’automne plus de 500 personnes pour #GEN, grand rendez-vous des professionnels du numérique de la Grande région ; organise quatre hackathons par an qui permettent aux jeunes talents de créer une application web ou mobile à partir des données ouvertes ; concocte des afterworks de plus en plus courus, où des professionnels se retrouvent dans une ambiance conviviale, « après le travail ». Parce qu’internet n’a pas aboli le besoin de rencontres, au contraire !

Quel objectif ?

Il est à la hauteur de l’enjeu : colossal. « Dans une compétition internationale qui se joue sur la rapidité, tout le monde veut être le plus attractif possible, décrit Frédéric Schnur. Pour être efficace, il faut donc développer une action coordonnée et structurée, d’où l’importance de travailler en réseau. C’est vital, puisqu’il s’agit de faire de la Lorraine une terre numérique, propice à la création d’activité et d’emplois. » Jeune père de famille, Frédéric Schnur appuie sa démonstration d’un exemple éloquent : « Donnons à nos enfants la possibilité de pouvoir travailler ici, à Metz, ou dans la région ! Peut-être qu’ils préféreront partir, mais offrons-leur l’opportunité de pouvoir choisir ! L’emploi, l’avenir, ce sont des préoccupations partagées par tout le monde. Aujourd’hui, quatre emplois créés sur dix touchent de près ou de très près au numérique ; dans dix ans, ce sera 100 %, ou pas loin. Il faut donc faciliter l’acquisition de la culture numérique : c’est du ressort des parents, de l’école, des élus… Alors, au lieu d’attendre ou de subir, nous préférons agir. »

Premier constat

L’élan de Grand Est Numérique en a épousé un autre : celui de la candidature des villes du Sillon lorrain au label French Tech.
« Cette démarche a poussé tous les acteurs à commencer ou à continuer à se rassembler autour de cet enjeu commun, tout en accélérant des rencontres entre des gens qui, de près ou de loin, ont un rôle à jouer. French Tech, ce serait une reconnaissance internationale, un moyen de créer les conditions d’accélération de l’écosystème. Nous, par exemple, nous pouvons contribuer au succès du dossier en participant à la réflexion autour de l’aménagement de l’espace dédié à TCRM-Blida : c’est là, en effet, que les institutions peuvent avoir besoin d’un corps constitué, d’un interlocuteur crédible. Autour du numérique, il existe une véritable dynamique : quelque chose est en train de se passer, et ça se passe ici. À l’heure où la Lorraine prend des coups, il y a un potentiel, de nouvelles opportunités, et on sent de la détermination, une prise de conscience. Le numérique, pour beaucoup, c’est du virtuel. Mais nous sommes bien dans le réel. »

Témoignage

Benoît Christiaens et Antony Zanetti

Au siège d’AxioCode, installé rue Lothaire depuis août 2013, Benoît Christiaens et Antony Zanetti ont déjà abattu des cloisons pour agrandir leurs locaux à trois reprises : leur société de développement informatique a, entre autres, créé Click-2Map, application permettant la réalisation de cartographie en ligne, et travaille pour la Fédération équestre internationale. Les deux dirigeants et leur équipe fourmillent de projets : carnet de voyage numérique, solution pour la mise en relation des sociétés de transports de personnes… « Nous venons tout récemment de recruter trois développeurs, car nous avons besoin d’une force de frappe à la hauteur de notre activité et de nos projets, et d’autres embauches suivront, explique Benoît Christiaens. Il est plus facile, dans le numérique, de mesurer rapidement la pertinence d’un projet, nous allons donc de l’avant assez sereinement, ce qui ressemble à un luxe par les temps qui courent ! » Piliers de GEN, dont Antony Zanetti est trésorier, les deux associés y voient « un outil important ayant permis de travailler à la prise de conscience des enjeux dans le numérique. » Et, enchaînent-ils, « LORnTECH participe à ce mouvement. Ici, l’environnement est bon. Les projets sont portés. »

A lire aussi