Mettis tisse sa toile

8 avril 2015

Dans la foulée de Metz, d’autres agglomérations à travers le monde ont adopté le même système de bus à haut niveau de service, de Québec à la Martinique en passant par la Scandinavie…

Les mêmes performances qu’un tramway, pour un coût moins élevé. À Metz et alentour, les caractéristiques de Mettis sont désormais bien comprises, et adoptées par les habitants puisque 30 000 trajets sont validés chaque jour sur les deux lignes entrées en service en octobre 2013. Partout ailleurs, elles continuent de susciter une réelle curiosité, comme Dominique Gros a pu le vérifier début mars à Washington lors d’un forum  franco-américain sur le développement durable. « Mettis a marqué les esprits des villes américaines à qui je l’ai présenté », explique le maire de Metz, quelques semaines avant la visite d’une délégation d’élus de Copenhague. Séduits par le concept d’un tramway sur roues, les techniciens de la capitale danoise souhaitaient ainsi convaincre leurs élus, à partir du modèle messin, de la pertinence d’un bus à haut niveau de service (BHNS).

Copenhague ne serait pas la première grande métropole scandinave à adopter l’équivalent de Mettis, dans des pays plus habitués à être imités qu’à imiter, pour tout ce qui touche de près ou de loin à l’écologie : les Norvégiens de Bergen comme les Suédois de Malmö s’y sont déjà convertis, à l’exemple, plus au Sud, des Allemands de Hambourg et de nos voisins luxembourgeois, pour desservir l’aéroport du Findel depuis la capitale grand-ducale.

« Un argument de taille »

Dans toutes les assemblées de toutes les collectivités soucieuses de moderniser leur réseau de transports en commun, les débats accordent un intérêt de plus en plus marqué pour le bus à haut niveau de service circulant sur sa propre plateforme (en site propre, pour reprendre le langage spécialisé). Le conseil régional de Martinique inaugurera le sien à la fin de cette année, et il s’est tourné vers le même constructeur que Mettis pour s’équiper de 14 bus hybrides de 24 mètres de long, « une solution innovante » présentant les mêmes caractéristiques qu’à Metz. « Mettis a suscité beaucoup d’intérêt et de curiosité de la part des exploitants et des élus venus le découvrir », confirme Jan Van Hool, directeur du développement de la firme qui porte son nom, au site busetcar.com.

La ville de Québec et sa voisine de Lévis, au Canada, envisagent elles aussi le recours au bus à haut niveau de service, pour un réseau s’étendant sur 38 kilomètres, comptant 60 stations et prévoyant la réalisation de 10 pôles d’échange en correspondance avec les autres moyens de transport. Là-bas, le BHNS s’appelle SRB, pour service rapide par bus. Le prix, écrit le quotidien Le Soleil, constitue « un argument de taille : le tramway coûterait deux milliards de dollars tandis que la facture d'un SRB de base est évaluée à 919 millions de dollars ». Le tout, poursuit le journal en citant le maire de Lévis, avec  « des gains de confort et de temps pour les usagers. Avec le corridor réservé du SRB et la priorité aux feux de circulation, la vitesse serait constante autour de 23 kilomètres/heure, a fait valoir Gilles Lehouillier, qui a expérimenté le service en France et en est revenu enchanté. » Une visite effectuée en décembre dernier, à Metz il va de soi. Visible sur Youtube, la vidéo du projet intitulée « service rapide par bus » vous rappellera assurément quelque chose de très familier…