Confrontée à la crise énergétique, la Ville de Metz s’engage en mettant en œuvre cet hiver des mesures de sobriété. L’extinction de l’éclairage public est l’un des leviers pour répondre à la nécessité de réduire les consommations d’énergie. 

La guerre en Ukraine et la crise énergétique qui en découle ont eu raison de nos pratiques habituelles en matière d’éclairage, aussi bien pour les particuliers que pour les collectivités. Le prix de l’électricité tutoie les sommets, les prévisions anticipent un doublement voire un triplement des tarifs. Pour la Ville de Metz, le surcoût global en matière de consommation d’énergie est évalué à 7 millions d’euros pour 2023, soit une augmentation de 80 % par rapport aux années précédentes.

Extinction sur mesure : méthode et sécurité

Alors extinction de l’éclairage public, certes, mais une extinction différenciée, partielle dans certains cas. En d’autres mots appliquée ou non, et ajustée rationnellement selon les heures, les secteurs et les usages.

C’est donc progressivement et méthodiquement que l’extinction de l’éclairage urbain, de minuit à 5h30, a été opérée, se déployant quartier par quartier. Le 12 octobre, cela a commencé à Magny, où une première expérimentation positive avait été réalisée cet été, Devant-les-Ponts et Plantières-Queuleu. Dans la foulée, cela s’est poursuivi au Sablon et à la Patrotte - Metz Nord. Puis, Vallières, Bellecroix et la Grange-aux-Bois sont entrés dans la danse. Début novembre, dans un périmètre défini en concertation avec la mairie de quartier et la Direction de la tranquillité publique, c’était au tour de Borny. Cette concertation a d'ailleurs été mise en oeuvre dans tous les quartiers comprenant des secteurs au sein desquels l'extinction de l'éclairage n'est pas effectuée. Pour finir, l’extinction a été appliquée à Nouvelle Ville et dans certains secteurs du centre-ville à la mi-novembre.

Par ailleurs, ces mesures d’extinction de l’éclairage ne portent pas seulement sur les candélabres et les réverbères. Elles concernent également différents types d’éclairage.

Ainsi, les illuminations du patrimoine s’éteignent dorénavant à minuit en semaine et à 1h du matin les vendredis et samedis. Traitement de faveur pour le fleuron du patrimoine messin, la cathédrale, dont les lumières se dissipent toutes les nuits à 1h du matin.

Autres illuminations touchées par l’extinction, celles de Noël, qui demeurent néanmoins allumées jusqu’à minuit en semaine et 1h du matin les vendredis et samedis, garantissant l’éclat de la magie des Fêtes.

Toutefois, l’extinction de l’éclairage urbain ne saurait compromettre la sécurité. Et pourtant, contre-intuitivement, toutes les expérimentations en la matière montrent que le fait d’éteindre les lumières n’engendre pas plus de délits. Mais l’appréhension liée à l’absence d’éclairage est compréhensible et légitime. Pour cette raison, l’hypercentre, le centre-gare et d’autres secteurs ne sont pas concernés par ces mesures. Il peut s'agir également du maintien de l'éclairage en raison d'activités commerciales spécifiques et tardives.

Un bilan de cette phase d'extinction sera effectué par la suite, permettant de procéder à des ajustements le cas échéant, selon les retours d'expérience techniques, financiers, sécuritaires et écologiques, ainsi qu'au gré des investissements de la Ville de Metz sur les installations, avec par exemple la poursuite du remplacement de luminaires par des leds, ou l'équipement des armoires électriques pour un pilotage encore plus fin par quartiers et secteurs.

Enfin, la Ville de Metz demeure en liaison avec les communes frontalières, notamment pour la gestion de l'éclairage dans les rues communes ou se prolongeant d'un ban communal à l'autre.

Avantages de l'extinction

Avec un dispositif ajustable, sur mesure, la Ville de Metz vise le meilleur compromis entre les nécessaires économies, les enjeux de sécurité, mais aussi les impératifs de développement durable.

Dans ce domaine, l’extinction de l’éclairage public est une véritable aubaine. En effet, outre les économies d’énergie qui de fait amènent une diminution des émissions de CO2, la pollution lumineuse, qui perturbe la faune nocturne, parfois même la santé humaine, est fortement réduite. Manière de renforcer la trame noire, c’est-à-dire l’ensemble des corridors écologiques propices à la vie nocturne, pour laquelle la Ville et l’Eurométropole se sont fixé des objectifs ambitieux.

Et que dire de la redécouverte du ciel nocturne ! À Metz, on peut avoir la tête dans les étoiles, tout en gardant les pieds sur terre.