Le réenchantement de la place Coislin
Le réenchantement de la place Coislin
21 janvier 2025
La place Coislin va retrouver bonne mine. Le chantier d’un projet ambitieux et respectueux de l’environnement, peaufiné par l’Eurométropole et la Ville de Metz, rythmera l’année 2025. Les travaux préparatoires ont commencé. Le diagnostic archéologique met au jour le passé d’un site messin animé.
Il en va d’un diagnostic archéologique comme d’une machine à remonter le temps. L’opération a été menée en septembre dernier place Coislin, dans l’objectif de mieux cerner l’impact du projet de réaménagement sur les vestiges archéologiques présents dans ce secteur et de définir les mesures nécessaires. Quatre des cinq sondages réalisés descendaient jusqu’à plus de quatre mètres. « L’objectif était d’atteindre le sol géologique afin d’appréhender les vestiges de toutes les époques. L’inclinaison du terrain naturel en direction de l’ancien lit de la Seille comblé au début du XXe siècle - aujourd’hui rue Haute-Seille -, explique les profondeurs divergentes des sondages », souligne Christian Dreier, archéologue du service d’archéologie préventive de la métropole messine.
Fondations séculaires
Les vestiges les plus récents mis au jour correspondent aux fondations de l’auvent de l’ancienne gare routière, entrée en activité en 1964 et démolie en 1992. Le diagnostic a également révélé les fondations des casernes de Coislin, érigées entre 1726 et 1731 par l’évêque de Metz, Henri-Charles du Cambout de Coislin. Quatre corps de bâtiment dotés de fondations profondes étaient disposés sur les quatre côtés de la place. Les édifices permettaient de loger trois bataillons complets avec leurs officiers. L’ensemble servait toujours de caserne durant la première annexion allemande. Après l’armistice de 1918, les bâtiments ont accueilli la gendarmerie. Acquis ensuite par le département, ils sont démolis à la fin de l’année 1933.
Elle a vu passer Henri IV
Sous les remblais apparaissent les anciens niveaux du site. L’une des plus vastes places de la ville médiévale se déployait ici. Mentionnée dans différents écrits dès 1197 sous le nom de Champ-à-Seille, ou encore Champassaille, elle accueillait des marchés et autres événements attirant les foules, notamment des joutes. On y trouvait en outre la potence et le pilori. En 1603, lors de l’entrée de Henri IV à Metz, le peuple s’est rassemblé au Champ-à-Seille pour voir passer le roi. Sous la place médiévale, les sondages ont ensuite prouvé la présence romaine. Apparaissent les traces d’un quartier urbain assez dense, en extension du centre-ville antique. L’exceptionnelle mosaïque aux gladiateurs découverte en 1969 rue Coislin et exposée au Musée de La Cour d’Or provient de là. « Au moins deux phases d’occupation romaine peuvent être distinguées, dont la plus ancienne semble avoir été victime d’un incendie. D’après la céramique retrouvée dans ces strates, la dernière phase d’occupation galloromaine date du IIIe siècle, explique l’archéologue. Situé extra-muros, le quartier fut abandonné et le terrain semble être tombé en friche à la fin de l’Antiquité », complète-t-il. BIENTÔT PLUS ATTRAYANTE L’espace tel qu’on le connaît date des années 1960. En demi-teinte ces dernières décennies, il fait l’objet d’un projet de réaménagement conçu à la fois pour rafraîchir l’endroit, le rendre plus attrayant et l’intégrer davantage dans une vision d’ensemble avec les places des Charrons, du Quarteau et Saint-Louis.
La fonction parking, utile à la bonne santé économique du quartier, sera conservée, dans un environnement plus verdoyant. Des matériaux nobles et naturels - bois et minéraux - ont été choisis pour l’aménagement paysager. Les travaux devront préserver les vestiges archéologiques, selon les études en cours.
Renforcer la sécurité des lieux
Le sens de circulation sera maintenu. Requalifiée en cour urbaine, la rue Coislin accueillera plus facilement les piétons, tout comme la traversée de la rue Haute-Seille. Pour renforcer la sécurité des lieux, des caméras « dernière génération » permettant une vision à 360° remplaceront l’ancien matériel. Le dispositif est travaillé en liaison avec le nouveau centre de supervision urbain. Le projet global comprend également la transformation de l’îlot Sainte Blandine, dont la déconstruction se poursuit jusqu’au printemps 2025.
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