Petite enfance : tout pour bien grandir

16 novembre 2016

En crèche ou auprès d’assistantes maternelles, les modes de garde des tout jeunes enfants messins proposent des solutions adaptées à chaque situation, complétées par une offre de qualité en matière de premiers loisirs. Mais la politique de la petite enfance consiste aussi à bien informer et accompagner les parents. Metz Mag ouvre le dossier.

Article paru dans Metz Mag #73 de novembre-décembre 2016

Quartier de La Grange-aux-Bois, un mardi d’octobre, 6 heures du matin. Pour beaucoup, la journée a déjà commencé, indifférente à la nuit qui étend son territoire. Le parc tout proche ne révèle pas encore toute sa beauté automnale : il faut patienter jusqu’à midi pour que l’été indien enchante le décor.  En attendant, les préoccupations des êtres vivants et déjà debout sont différentes : avant de partir au travail, qui à l’hôpital Schuman tout proche, qui au plus lointain Luxembourg, il est grand temps, déjà, de déposer les enfants à la crèche. Dans ce quartier résidentiel de la pointe sud-est de Metz, cet exercice matutinal est rendu possible par la mise en place d’horaires dits « atypiques », ou « décalés » : là où la plupart des établissements d’accueil  fonctionnent de 7 h 15 à 18 h 30 ou 19 h, celui de la Grange-aux-Bois ouvre donc dès 6 h, et peut étendre son service jusqu’à 22 h.

« En gros, indique Marie-Ange Lejeune, qui officie dans les structures messines de la petite enfance depuis 1984 et ici depuis 2005, nous nous adaptons au planning des parents, quasiment au cas par cas ! Si la moitié d’entre eux habite La Grange-aux-Bois, l’autre moitié vient de tous les quartiers de Metz. » La situation géographique,  mais aussi la disposition des bâtiments facilitant le partage des espaces, ont incité la Ville de Metz à choisir cette crèche, en 2009, au moment de décider de proposer aux jeunes parents des solutions de garde les mieux adaptées à leur situation. « Et la demande est réelle, témoigne Marie-Ange Lejeune. Certains soirs, nous avons encore une quinzaine d’enfants jusqu’à 20 h 30, voire 21 h, donc une quinzaine de repas à prévoir. Nous nous adaptons : avant le coucher, nos activités s’apparentent davantage à du maternage. A 6 heures, où nous accueillons entre 5 et 10 enfants, ils arrivent en pyjama, nous leur donnons le petit déjeuner, les changeons, les habillons… Bref, nous nous adaptons, pas seulement aux horaires : c’est une qualité essentielle dans ce métier ! » Autour de Marie-Ange Lejeune, elle-même éducatrice de jeunes enfants, œuvrent 6 auxiliaires de puériculture à temps plein, 1 à mi-temps, 2 autres éducatrices et 1 infirmière puéricultrice. « Toute une organisation, notamment au moment d’établir les plannings », résume-t-elle dans un sourire qui dit le dévouement à la cause et la fierté  de répondre à grand renfort de souplesse et de disponibilité aux besoins d’un maximum de familles. Et dans des conditions optimales puisqu’à l’été 2016, des travaux d’insonorisation et de rénovation ont été entrepris.

Des solutions adaptées à chaque cas

Horaires atypiques ici, accueil de nuit ou d’urgence ailleurs. Ainsi, une micro-crèche de 10 places, « Au clair de Lune », fonctionne 24 heures sur 24, du lundi 5 h 30 au samedi  7 h 30, dans le quartier de Bellecroix. Et dans toutes les structures comptant plus de 60 berceaux, des places sont réservées à l’accueil d’urgence des enfants dont les parents se trouvent confrontés à une situation imprévisible, tandis que « La Parent’aise » propose aux familles traversant une période particulièrement compliquée un accompagnement au quotidien et, si besoin, une orientation vers les services spécialisés les plus indiqués. Les familles les plus vulnérables ont en effet pleinement accès aux services municipaux et à tout l’accompagnement qui peut y être dispensé. En outre, l’ensemble des structures peut accueillir des enfants porteurs de handicap, et la toute nouvelle crèche Charlemagne leur réserve 7 places, avec un encadrement tout spécialement formé.

Si l’accueil collectif (municipal au sein de 14 établissements, associatif pour 10 autres) offre un millier de places aux tout jeunes enfants messins de 0 à 3 ans, comme autant de solutions pour leurs parents, d’autres modes de garde sont disponibles à Metz. En accueil familial, l’enfant est reçu au domicile d’un ou d’une assistante maternel(le) agréé(e), dont 48 relèvent de la Ville de Metz et sont rattaché(e)s à une structure d’accueil collectif : ils peuvent ainsi faire profiter les enfants dont ils ont la garde des activités proposées dans les crèches  ou, en cas d’empêchement pour maladie par exemple, leur proposer aussitôt une solution alternative (lire Metz Mag n°71, mai-juin 2016 page 6). Cet accueil dit familial peut également être dispensé par des assistants maternels agréés privés, au nombre de 675, soit un potentiel de plus de 2 000 places.

Répondre aux questions pour répondre aux besoins

Au total, le taux de couverture des besoins, à Metz, s’avère supérieur à la moyenne nationale : un peu plus de 60 % des 0-3 ans peuvent bénéficier d’une place d’accueil, quand ce taux ne dépasse pas 54 % au niveau français. Mais ce potentiel serait vain, s’il n’était pas porté à la connaissance des jeunes parents, notamment ceux qui s’apprêtent à confier leur enfant pour la première fois. « Les nouveaux parents, en particulier, ont besoin d’être accompagnés dans leur recherche d’informations, notamment quant à l’offre d’accueil disponible dans leur ville, rappelle Isabelle Soudier-Spetz, responsable du pôle Petite enfance à la Ville de Metz. Pour  répondre à ce besoin, nous venons de créer le Service information petite enfance, qui ouvre accès en un seul rendez-vous à 98 % des places d’accueil disponibles à Metz : les seules places d’accueil de la petite enfance non recensées sont celle des sociétés privées lucratives. » Il ne s’agit pas d’un simple bureau de renseignements : tous les métiers de la petite enfance, de l’infirmière puéricultrice au conseiller en économie sociale et familiale, sont représentés au sein de ce service, permettant de répondre à une large palette de questions  et de proposer aux familles une orientation vers les structures compétentes pour toutc e qui concerne les premiers loisirs, la santé, le droit… « C’est aussi un véritable observatoire sur l’évolution des besoins et des demandes des familles, ce qui permet d’apporter des réponses efficaces et adaptées », ajoute Isabelle Soudier-Spetz.

Parmi les sujets les plus abordés, figurent les premières activités de loisirs proposées à Metz. Et dans ce domaine, le Pass’Éveil constitue une sacré sésame, puisqu’il permet de profiter des activités de trois ludothèques plus une jardinothèque, au tarif d’un abonnement par fratrie, établi en fonction des revenus des familles. Enfin, œuvrer à l’éveil des enfants par le plaisir du jeu, les préparer à l’entrée à l’école, les initier à des activités artistiques ou de jardinage, tout cela comprend une démarche complémentaire : celle d’accompagner les parents. C’est le cas toute l’année, dans tous les lieux d’accueil, à l’image de ce que propose le Château, à Metz-Nord, dans une volonté de renforcer le lien parent-enfant. C’est particulièrement vrai jusqu’à la fin de ce mois de novembre, avec l’organisation des rencontres de la parentalité, série de conférences, de rencontres et d’animations sur le thème, cette année, de la transmission dans la famille. L’intitulé de la manifestation : « Etre parent, ce n’est pas si simple. » Ce n’est certes pas un jeu d’enfant, mais tout est mis en œuvre, ici, pour permettre aux petits Messins de bien grandir !

 

Chiffres-clés

1 249

Les équipements d’accueil collectif messins comptent un total de 1 249 places ainsi réparties : 780 places dans les crèches municipales, 380 places dans les crèches associatives (plus 31 places en haltes-jeux), ainsi que 58 places dans le secteur privé.

723

Pour l’accueil dit familial, 723 assistants et assistantes maternel(le)s sont recensés à Metz, dont 675 assistants maternels agréés privés auxquels s’ajoutent 48 assistant(e)s maternel(le)s de la Ville de Metz qui appartiennent à une unité d’accueil familial rattachée à un multi-accueil. Cette organisation permet aux enfants de bénéficier des activités de la structure collective.

60

Le taux de couverture des besoins  s’avère supérieur à la moyenne nationale : un peu plus de 60 % des 0-3 ans peuvent bénéficier d’une place d’accueil, quand ce taux ne dépasse pas 54 % au niveau français. La population messine compte un peu plus de 4 300 enfants de 3 ans et moins.

98

A la seule exception des structures privées lucratives, 98 % des places d’accueil disponibles sur toute la ville dans les crèches et auprès des assistant(e)s maternel(le)s sont accessibles auprès du Service information petite enfance.

60

Dans chaque structure d’accueil collectif comptant plus de 60 berceaux, soit 10 crèches, des places sont réservées à l’accueil d’urgence : elles sont destinées aux enfants dont les parents se trouvent confrontés à une situation imprévisible.

4

Metz compte 4 lieux de premiers loisirs destinés aux plus petits, de la naissance à 10 ans pour l’établissement destiné aux plus âgés. Ces trois ludothèques plus la jardinothèque ont pour point commun de proposer aux enfants et à leurs parents de partager des moments de jeu et de création, avec l’accompagnement des professionnels municipaux qui proposent animations et ateliers.