Mascarades, de Betty Tchomanga

Ce solo de Betty Tchomanga évolue autour de la figure de Mami Wata (Mammy Water). Elle est une déesse de l’eau, une figure des profondeurs de la nuit, imprégnée de pouvoir et de sexualité. Cette sirène échouée fait face aux gens qui la regardent. Les sirènes sont de nature hybrides : souvent vues comme des créatures hideuses, à la frontière de deux mondes. Et cette sirène saute. Un saut ordinaire, vertical. Un seul mouvement qui secoue son corps de haut en bas de manière persistante. De ce mouvement répétitif émerge une transformation infinie de son corps. Elle devient une toile sur laquelle des images apparaissent et disparaissent continuellement. Dans Mascarades, le saut est une métaphore du désir, de la recherche du plaisir. Un désir de l’autre, un désir d’un autre, de ce qu’on n’a pas, de ce qu’on n’est pas. Sauter pour résister. Sauter pour devenir. Sauter pour mourir. Sauter pour exister.