Quels arbres pour nos villes demain ? Publication de l'étude Sesame

La ville de Metz, en partenariat avec le Cerema et Metz Métropole, a mené une étude transdisciplinaire permettant d'identifier les services écosystémiques rendus par les arbres, en fonction de leur essence.

La publication complète de cette étude, à l'automne 2019, ainsi que l'importance de concevoir une transposition future à d'autres villes et d'autres territoires, a été l'un des engagements de départ. L'outil présenté ici est adapté au contexte climatique et paysager de l'agglomération messine. D'autres critères pourront le compléter, afin de l'adapter à d'autres zones géographiques et climatiques, de même que d'autres services écosystémiques pourront, dans une seconde phase, s'y ajouter. Un comité de pilotage, comprenant des experts et scientifiques reconnus, a permis d'aboutir à une réflexion approfondie, appuyée par une équipe transdisciplinaire de recherche du Cerema.
Le cœur de l'étude Sesame se concentre sur certains services écosystémiques fournis par les arbres et arbustes, liés à la fois au réchauffement climatique et à la préservation de la biodiversité. La réduction des îlots de chaleur urbains sera un problème majeur dans les années à venir, de même que l'érosion de la biodiversité. La mortalité précoce des habitants exposés à une pollution de l'air importante est un facteur chronique mais considérablement aggravé en cas de canicule. L'étude fait suite à des recherches menées fin 2015 par la Ville de Metz. Celle-ci souhaitait la prise en compte de la complexité des écosystèmes et d'une manière générale de la nature.
Sésame répond à une question névralgique : quels arbres pourront résister aux sécheresses et au réchauffement climatique annoncé ? De ce fait, les essences étudiées en incluent certaines non indigènes, tenant compte de l'évolution du climat (ex : le Micocoulier de Provence).

85 essences d'arbres et arbustes ont été identifiées, sous forme de fiches techniques très concrètes, précisant leurs bénéfices en termes de qualité de l'air, de support de biodiversité, d'atténuation des îlots de chaleur, de cadre de vie et d'adaptation au changement climatique. L'étude prend également en compte les risques allergiques, la production de composés organiques volatils  et les contraintes physiques (taille, système racinaire...). Ce point a fait l'objet de nombreux échanges avec les services de la Ville, notamment le pôle PJEN, pour tenir compte de leur expérience de terrain.
Destinée à la Ville, aux zones urbaines de la métropole, aux paysagistes et aux aménageurs, cette étude apportera une aide à la conception dans le choix des essences à planter pour tout projet d'espace vert, en fonction d'une typologie des paysages identifiés sur le territoire, permettant d'adapter les contraintes et les possibilités. Elle comprend également un outil informatique, permettant, en fonction du paysage (alignement, square, parc…), des contraintes rencontrées et des services écosytémiques identifiés comme prioritaires, de produire des listes d'arbres et arbustes conseillés, sans toutefois que les plantations soient limitées à ces essences. Une notice détaillée a été spécifiquement rédigée de manière à aider l'utilisateur dans l'utilisation de cet applicatif informatique.

Les arbres et arbustes favorables à la biodiversité sont retenus en fonction de leurs aspects positifs: nature et abondance de la floraison-fructification, surtout précoces ou tardives, besoins spécifiques des papillons, chenilles et pollinisateurs sauvages, plantes hôtes ou alimentaires, arbres gîtes pour les chiroptères. L'étude intègre aussi les populations de lichens diversifiées, les plantes grimpantes comme le lierre, précieux pour la biodiversité. Sont exclues les espèces envahissantes.
Les capacités de stockage du carbone, très variables selon les essences, font l'objet d'une fiche spécifique. Les composés organiques volatils sont également signalés. Une notation de 1 à 10, pour chaque service, et jusqu'à – 10 pour les contraintes, permet une évaluation scientifique.
Le plan climat de la Ville de Metz intègre des plantations massives d'arbres (a minima 20 000 arbres d'ici 2030), qui seront choisis en fonction des résultats de l'étude, le mélange et la diversité des espèces étant une recommandation essentielle pour tout projet de plantation. Un espace test est prévu pour constater la réduction des polluants, sur deux strates: un alignement d'arbres et d'arbustes situé le long d'un axe de circulation. Il fera l'objet d'une étude similaire pour ce qui est de la biodiversité, avant et après plantations.

Le Cerema présente ici un rapport comportant de nombreuses explications, permettant une approche croisée et globale, ainsi que des conseils spécifiques pour la survie et la longévité des végétaux. Une seconde phase est envisagée, incluant 200 à 300 espèces adaptées au contexte messin, ainsi que l'étude des services écosystémiques liés aux sols et aux inondations.
Sesame est avant tout un outil de sensibilisation à l'importance des solutions fondées sur la nature pour parvenir à une adaptation au réchauffement climatique, en particulier pour les zones urbaines.  L'étude complète a été proposée aux trois villes membres avec Metz du Quattropole, Sarrebruck, Luxembourg et Trèves. De nombreuses grandes villes et métropoles se sont montrées intéressées par une transposition de cette méthodologie à leur propre territoire.

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